lundi 22 septembre 2014

Le Hamas et l’art de la tromperie


par IPT News
IPT News
12 septembre 2014

Version originale anglaise : Hamas and the Art of Deception
Traduction française : Johan Bourlard

Les apologistes du Hamas ont coutume d’affirmer que celui-ci constitue, depuis sa seule et unique victoire électorale d’il y a huit ans, un mouvement politique légitime et non une organisation terroriste.

Le Hamas s’est réellement engagé dans la voie politique. Et à ce propos, comme le montre un nouveau reportage de l’armée israélienne, il est passé maître dans l’art politique de la tromperie.

Sur les réseaux sociaux, le Hamas diffuse des messages bien différents selon qu’ils sont rédigés en anglais ou en arabe. Quand il s’adresse en anglais aux Occidentaux, le Hamas minimise l’idéologie islamiste fondamentaliste qui sous-tend ses objectifs et préfère mettre en exergue le nationalisme palestinien, comme le montre cette phrase du leader du Hamas, Khaled Meshaal, citée dans le reportage de l’armée israélienne : « Le peuple palestinien s’engage pour obtenir le droit à disposer de sa terre, pour se défendre et lever le siège imposé à Gaza. »

Quand il s’adresse aux arabophones, le Hamas invoque systématiquement les obligations religieuses pour justifier ses attaques. Le lien renvoie à un hymne dont les paroles sont les suivantes : « Nous, qui avons prêté allégeance à Mahomet, nous engagerons dans le djihad aussi longtemps que nous vivrons. »

La charte du Hamas qui a été traduite en anglais [NdT et en français] invoque des versets coraniques pour justifier ses objectifs que sont le massacre des juifs et la destruction d’Israël. Selon le préambule de la charte : « Israël existe et continuera à exister jusqu’à ce que l’islam l’abroge comme il a abrogé ce qui l’a précédé ».

Dans son travail de modification des messages qu’il publie en vue de plaire à la fois aux publics arabophone et anglophone, le Hamas emprunte une page de l’organisation sœur égyptienne des Frères musulmans. Comme nous l’avons montré dans un article publié lors du soulèvement du Printemps arabe en Égypte, la confrérie a retiré de son site en anglais la partie de ses statuts dans laquelle se trouve un appel à « l’établissement d’un État islamique ».

Lorsqu’Oussama Ben Laden a été tué par des hommes de la marine américaine, la réaction des Frères en anglais a été de reconnaître que « l’une des raisons pour lesquelles la violence est utilisée dans le monde a été éliminée. » Par contre en arabe, le fondateur de l’organisation meurtrière Al-Qaïda était décrit comme un cheikh et un martyr, deux termes d’honneur, et le raid américain comparé à un assassinat.

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