samedi 6 septembre 2014

Les patriarches catholiques et orthodoxes appellent à la destruction de l’État islamique

Par John Rossomando
The IPT Blog
29 août 2014
Traduction française : Johan Bourlard

Le génocide des chrétiens au Moyen-Orient a incité les patriarches catholiques et orthodoxes de la région à lancer, ce mercredi, un appel à une intervention étrangère lors d’une rencontre au patriarcat maronite au Liban.

Les forces de l’État islamique ainsi que d’autres groupes djihadistes ont systématiquement détruit des communautés chrétiennes très anciennes tant en Syrie qu’en Irak depuis que la guerre civile a éclaté en Syrie en 2012.

« La communauté internationale ne peut pas rester silencieuse face l’État islamique » ont dit les patriarches dans une déclaration commune. « Elle devrait éradiquer tous ces mouvements extrémistes terroristes » et « condamner les agressions contre les chrétiens et leurs biens. »
Au début du mois, le pape François a fait une déclaration similaire.

Auparavant, les dirigeants chrétiens étaient peu enclins à encourager une intervention étrangère dans la guerre civile syrienne. En août 2013, le patriarche melkite Grégoire III, dont l’Église siège à Damas, avait reproché le fait qu’une intervention étrangère en Syrie alimenterait « la haine qui alimente la criminalité, qui alimente l’inhumanité, qui alimente le fondamentalisme et le terrorisme. »
En décembre 2011, une première déclaration émanant de trois des patriarches catholiques et orthodoxes s’opposait de même à une intervention étrangère.

Les événements survenus depuis lors les ont poussés à changer leur position, notamment en raison de l’instauration par l’État islamique d’un impôt de capitation (djizya), décrété par le Coran, à la charge des chrétiens vivant en Syrie et en Irak. Les chrétiens ont désormais le choix entre le paiement de cette taxe, la conversion à l’islam ou la mort. Le massacre des chrétiens et la profanation de leurs églises n’ont fait que forcer davantage la main aux patriarches.

« C’est l’existence même des chrétiens qui est menacée dans plusieurs pays arabes – surtout en Irak, en Syrie et en Égypte – où ils sont exposés à des crimes odieux et forcés de fuir », selon la déclaration des patriarches.

Ces derniers ont appelé les responsables religieux musulmans à émettre une fatwa interdisant les agressions contre les chrétiens tout en qualifiant leur silence de « douloureux ». Le Conseil de sécurité des Nations unies doit assumer ses responsabilités dans « l’éradication » de l’État islamique sous peine de voir les souffrances des chrétiens se poursuivre, ont-ils ajouté.

Une incursion récente de l’État islamique au Liban, un pays marqué par une guerre civile interconfessionnelle de 15 ans dans les années 1970 et 1980, a encore renforcé l’inquiétude des patriarches.

« Nous rejetons l’extrémisme religieux au Liban. Le Liban est un pays ouvert à tous et non un pays divisé en différents émirats religieux », ont-ils dit.

Selon la constitution libanaise, le président doit être catholique maronite mais la fonction présidentielle est vacante depuis que le mandat de Michel Sleiman a pris fin, le 25 mai.

Une série de tweets publiés jeudi par un partisan de l’État islamique montre que le Liban demeure dans la ligne de mire des terroristes qui ont l’intention de forcer les chrétiens du pays à payer la djizya ou à fuir en France.

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