Par Phyllis Chesler
Special to IPT
News
19 février 2015
Version originale
anglaise : Guest Column :
Just Who Has to Adjust in the Name of Tolerance ?
Traduction
française : Johan Bourlard
Shadi Hamid, membre du Center for Middle
East Policy [Centre pour la politique au Moyen-Orient] de la Brookings
Institution, a récemment critiqué l’Occident, jugé
« antilibéral » pour avoir refusé d’accepter le fait que les
musulmans, en Occident et ailleurs dans le monde, sont différents des
Occidentaux.
Ce raisonnement pour le moins inhabituel
a fait l’objet d’un article de 3400 mots dans The Atlantic.
Le président Obama a beau insister sur le
fait que « la lutte contre le terrorisme n’est pas une guerre religieuse », Hamid semble ne pas être
d’accord avec lui.
Et si l’on en croit plusieurs sondages, c’est
Hamid qui a raison. À titre d’exemple, alors qu’un sondage Gallup de 2009 montre que l’immense majorité
des musulmans européens rejette la violence, ceux-ci sont bien plus religieux
que les autres habitants de l’Europe sécularisée (France, Angleterre,
Allemagne) et sont plus vivement opposés à l’homosexualité que ne le sont les
Européens laïcisés. En outre, les jeunes hommes musulmans européens des deuxième et troisième
générations, sont favorables au port du voile pour les femmes, à la polygamie,
à l’exécution des apostats et à l’interdiction faite aux femmes musulmanes d’épouser
un non-musulman.
Les musulmans sont plus susceptibles de
considérer « le blasphème comme inacceptable », écrit Hamid. Il
décrit les musulmans comme « profondément conservateurs » et comme
des partisans, à des degrés divers, de « l’application de la
loi islamique ».
L’Occident libéral croit en la liberté de
tout critiquer, notamment la religion, en commençant par le judaïsme et le
christianisme. L’extension à l’islam de ce droit à la critique, à la satire et
à l’étude a provoqué des crises majeures du côté musulman.
Les exposés originaux et savants sur
l’histoire et les pratiques de l’islam scandalisent et ne sont dès lors pas
permis, surtout quand ces manifestations sont le fait d’infidèles. Poursuites en justice, tentatives d’assassinats, lynchages et assassinats politiques ont constitué la réponse de l’islamisme
radical aux livres, aux films, aux conférences et aux caricatures qui analysent l’apartheid
sexiste et religieux de l’islam.
Les reportages sur la banalisation de
phénomènes tels que les violences faites aux femmes et aux filles, les mariages
d’enfants, le port du voile et les mariages forcés, la polygamie, la
pédophilie, les mutilations génitales féminines et les crimes d’honneur ont
suscité des protestations pour « islamophobie » et « blasphème ».
Récemment, lors d’une conversation,
Mordechai Kedar, Israélien arabisant et expert en contre-terrorisme,
disait : « Pourquoi se scandaliser à un tel point pour une caricature
si ce n’est parce qu’on croit que cette caricature dit la vérité ? Ils
sont en colère parce que c’est la vérité. »
Selon un sondage du Pew réalisé en 2006, 79 % des Français musulmans
imputaient la responsabilité de l’affaire des caricatures de 2005 au
« manque de respect pour la religion islamique » de la part des
nations occidentales. La population en général critiquait « l’intolérance
des musulmans ».
Ceci est complètement étranger à la
culture occidentale post-moderne. De nombreux musulmans sont très clairs sur
cette question.
Hamid écrit que les Français musulmans
« sont plus enclins à croire que les attaques contre le Prophète Mohammed
et contre le Coran devraient être punissables en tant que discours de haine et
incitation à la haine, à l’instar de la négation de l’Holocauste. »
Cette comparaison fallacieuse est
choquante mais familière. Les antisémites et les islamistes minimisent
l’Holocauste auquel ils ne croient pas mais jalousent profondément les Juifs en
tant que victimes de cet Holocauste. Ils convoitent ce qu’ils croient être un
statut de victime sainte que les Juifs auraient soi-disant acquis par la ruse.
Les islamistes ont inventé cette fausse accusation qu’est
« l’islamophobie ». Ils ont également fait des Palestiniens les
« nouveaux Juifs » et désigné les Juifs israéliens comme les
« nouveaux nazis ».
Malheureusement, de nombreux Européens ont
souscrit à cette vision mortifère dans l’espoir qu’en agissant de la sorte ils
apaiseraient leurs concitoyens musulmans hostiles et en mal d’intégration. En
outre l’antisémitisme européen latent s’est trouvé un nouveau débouché dans
l’antisionisme qui est en fait le nouvel antisémitisme.
Les musulmans sont-ils la cible de fausses
accusations voire de persécutions ? Cette question est-elle pertinente à
une époque où la barbarie exercée par des musulmans sur d’autres musulmans, sur
les infidèles et sur les femmes ne connaît aucune limite, aucune frontière et
dépasse l’entendement ?
Néanmoins le concept fallacieux
d’islamophobie – brandi le plus souvent comme arme défensive dans le cadre de
discussions sur l’idéologie de l’islam radical – est devenu l’égal d’autres
concepts, bien réels ceux-là, comme l’homophobie, le sexisme et l’antisémitisme.
Malgré le constat du FBI qui montre que les crimes
motivés par la haine touchent bien plus les juifs que les musulmans, ces
derniers continuent à insister sur le fait qu’ils sont pris pour cibles sur le
plan racial et religieux.
L’islamophobie est pire que
l’antisémitisme selon Hatem Bazian, fondateur du mouvement des Étudiants pour
la Justice en Palestine et directeur du Center for Race and Gender’s
Islamophobia Research & Documentation Project basé à Berkeley dans un rapport de 2011 publié sous le patronage, entre
autres, du Council on American-Islamic Relations (CAIR).
Bazian concluait que, sur une échelle de
1 à 10 (de la meilleure à la pire situation pour les musulmans)
« l’islamophobie » en Amérique se situe à 6,4. On ne sait comment réagir
face à ces conclusions aussi insolentes que stupides.
À l’échelle mondiale, les islamistes
exigent de l’Occident qui a réussi à séparer la religion et l’État, non
seulement d’accepter à l’étranger un État agressif qualifié de théocratique mais
aussi d’accueillir un tel État sur son propre sol.
Selon l’opinion de Hamid, le véritable
« courage moral » consisterait, en France, à ce qu’un « parti
politique de premier plan » appelle à « repenser la laïcité et
élargir plutôt que restreindre l’identité nationale française. »
Lancer à l’Occident « tolérant »
le défi d’accueillir un Islam intolérant est la méthode éprouvée qu’utilisent
les islamistes pour prendre l’Occident à son propre piège. Les islamistes
raffinés essaient d’utiliser les lois post-modernes pour obtenir le droit
d’user de pratiques barbares et moyenâgeuses tandis que les dirigeants
politiques et l’intelligentsia de l’Occident sont en train de frayer avec le
suicide culturel et de soutenir la barbarie plutôt que la civilisation.
Phyllis Chesler
est professeur émérite de psychologie. Elle est l’auteur de 15 ouvrages dont The New Anti-Semitism [Le nouvel antisémitisme] et An
American Bride in Kabul [Une jeune mariée
américaine à Kaboul]. Membre du Middle East Forum, elle écrit régulièrement
pour Israel National News et Breitbart. Elle est en outre l’auteur de trois
études pionnières sur les crimes d’honneur.
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