samedi 27 décembre 2014

Le leader du Hamas en Turquie est bien connu des services de répression américains


IPT News
19 décembre 2014

Traduction française : Johan Bourlard

Cette année a été chargée pour la direction du Hamas en ce qui concerne les projets de morts et de destructions. Comme nous l’avons observé jeudi, le Hamas possède trois bases opérationnelles stratégiques en trois lieux distincts – Gaza, le Qatar et la Turquie.

Le centre turc semble être le plus actif dans la préparation d’attentats terroristes, avec pour conséquence, l’arrivée sur le devant de la scène de l’homme qui dirige cette base, Saleh Al-Arouri, connu pour être lié à une série de complots terroristes et d’attentats visant surtout des cibles en Cisjordanie, une zone dans laquelle le groupe terroriste espère regagner en force et popularité.


Comme le montre un nouveau reportage réalisé sur lui par l’Investigative Project on Terrorism, Al-Arouri n’est tristement célèbre que depuis relativement peu de temps mais il se signale depuis de nombreuses années par les efforts qu’il déploie pour aider le Hamas dans son entreprise terroriste, des efforts d’ailleurs bien connus des services policiers et judiciaires américains.

Depuis longtemps, Al-Arouri est un responsable militaire du Hamas qui agit ouvertement en Turquie, pays membre de l’OTAN et allié ostensible des États-Unis et de l’Occident.

Il fut le premier responsable du Hamas à reconnaître la responsabilité du groupe dans l’enlèvement et l’assassinat, en juin dernier, de trois adolescents juifs en Israël.

Naftali Fraenkel, l’un des trois ados assassinés, était un citoyen américain. Selon le United States Code, titre 18, section 2332, le gouvernement américain est habilité à diligenter des enquêtes et à engager des poursuites concernant tout assassinat ou tentative d’assassinat de ses ressortissants commis à l’étranger. Cette base légale permet au FBI et à d’autres agences fédérales américaines d’enquêter sur de nombreux attentats terroristes commis à l’étranger contre des citoyens américains et au ministère américain de la Justice d’engager des poursuites pénales à l’encontre des auteurs de tels attentats.

La loi américaine permet aux victimes d’attentats terroristes commis à l’étranger de poursuivre les responsables. Les États parrainant le terrorisme et officiellement désignés comme tels par le gouvernement américain peuvent également être tenus pour civilement responsables d’actes terroristes contre les États-Unis. La Turquie, bien évidemment, n’est pas reconnue comme l’un de ces États.

En août, Nitsana Darshan-Leitner, fondateur et directeur de l’ONG israélienne Shurat HaDin, un centre de droit, a écrit une lettre au ministre américain de la Justice, Eric Holder, pour demander que le gouvernement américain organise une enquête ainsi que la poursuite et l’extradition d’Al-Arouri depuis la Turquie pour des charges liées à l’assassinat de Fraenkel.

Avec une action légale comme celle-là, ce n’est pas la première fois que le nom d’Al-Arouri apparaîtrait dans un procès devant la cour fédérale. En 2003, trois agents du Hamas avaient été mis en examen à Chicago pour complot et racket. Il s’agissait du dirigeant politique du Hamas, Mousa Abu Marzook, ainsi que de Muhammad Salah et Abdelhaleem Ashqar, résidant tous deux à Chicago. Marzook, alors en Syrie, n’avait jamais été poursuivi. Par contre Salah et Ashqar avaient finalement été condamnés à des peines de prison pour entrave et atteinte à la justice.

Dans cette affaire, Al-Arouri avait été cité parmi les « complices du Hamas » dans un acte d’accusation. Cet acte décrivait Al-Arouri comme un haut dirigeant militaire du Hamas qui avait déjà, au début des années 1990, un rôle de dirigeant d’une cellule d’étudiants du Hamas à l’Université de Hébron. Il avait reçu de la part de Salah « des dizaines de milliers de dollars pour développer des activités en lien avec le Hamas » et qui avaient été utilisés pour l’achat d’armes destinées à commettre des attentats terroristes.

Al-Arouri apparaît en outre dans un arrêt de la cour fédérale américaine de 1999 concernant une action en confiscation civile intentée contre Muhammad Salah. L’arrêt de la cour faisait état d’un voyage effectué par Salah en 1992 en Israël et dans les territoires palestiniens où il avait « transféré environ 100.000 dollars à un agent supposé du Hamas, Salah Al-Arouri qui, aux dires à la fois de Salah et d’Al-Arouri lui-même, avait l’habitude d’acheter des armes. Al-Arouri aurait admis à des responsables israéliens avoir donné, en septembre 1992, à un individu nommé Musa Dudin une partie – environ 45.000 dollars – de l’argent qu’il avait reçu de Salah pour permettre à Dudin d’acheter des armes. Al-Arouri a également rapporté que Dudin avait acquis comme prévu ces armes qui avaient ensuite été utilisées dans des attentats terroristes, notamment un attentat suicide qui avait provoqué, en octobre 1992, la mort d’un soldat israélien à Hébron. »

Comme l’observe l’arrêt de la cour, cela faisait partie d’une série d’attentats terroristes « perpétrés avec des armes et de l’argent fournis par Al-Arouri grâce aux fonds qu’il avait reçus de Salah », avec pour conséquence la déportation de 415 agents du Hamas au Liban en décembre 1992.

Comme on l’a dit, Al-Arouri agit ouvertement en Turquie. La première déclaration reconnaissant la responsabilité du Hamas dans l’enlèvement de Fraenkel et de deux autres étudiants, est arrivée en août au cours d’une réunion de religieux musulmans. Sur cette base, selon des responsables israéliens, Al-Arouri a également ourdi un coup d’État contre le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Si Al-Arouri réussissait, cela menacerait gravement la sécurité nationale des États-Unis dans la région.

La loi répressive américaine donne le pouvoir d’enquêter sur Al-Arouri à propos du meurtre de Fraenkel, l’adolescent américain. L’incapacité à le faire lui permet de poursuivre ses complots incessants en vue de tuer des gens en Israël et, peut-être, ses ennemis palestiniens.

Le rapport complet sur Al-Arouri peut être consulté ici.

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