IPT News
19 décembre 2014
Version originale anglaise : Turkey-based Hamas Leader Well Known to US Law
Enforcement
Traduction française : Johan
Bourlard
Cette année a été chargée pour la direction du
Hamas en ce qui concerne les projets de morts et de destructions. Comme nous
l’avons observé jeudi, le Hamas possède trois bases opérationnelles
stratégiques en trois lieux distincts – Gaza, le Qatar et la Turquie.
Le centre turc semble être le plus actif dans la préparation
d’attentats terroristes, avec pour conséquence, l’arrivée sur le devant de la
scène de l’homme qui dirige cette base, Saleh Al-Arouri, connu pour être lié à
une série de complots terroristes et d’attentats visant surtout des cibles en
Cisjordanie, une zone dans laquelle le groupe terroriste espère regagner en
force et popularité.
Comme le montre un nouveau reportage réalisé sur
lui par l’Investigative Project on Terrorism, Al-Arouri n’est tristement
célèbre que depuis relativement peu de temps mais il se signale depuis de
nombreuses années par les efforts qu’il déploie pour aider le Hamas dans son
entreprise terroriste, des efforts d’ailleurs bien connus des services
policiers et judiciaires américains.
Depuis longtemps, Al-Arouri est un responsable militaire du Hamas qui agit
ouvertement en Turquie, pays membre de l’OTAN et allié ostensible des
États-Unis et de l’Occident.
Il fut le premier responsable du Hamas à reconnaître la responsabilité du groupe dans l’enlèvement et l’assassinat, en juin
dernier, de trois adolescents juifs en Israël.
Naftali Fraenkel, l’un des trois ados
assassinés, était un citoyen américain. Selon le United States Code, titre 18, section 2332, le gouvernement américain est habilité à diligenter
des enquêtes et à engager des poursuites concernant tout assassinat ou
tentative d’assassinat de ses ressortissants commis à l’étranger. Cette base
légale permet au FBI et à d’autres agences fédérales américaines d’enquêter sur
de nombreux attentats terroristes commis à l’étranger contre des citoyens
américains et au ministère américain de la Justice d’engager des poursuites
pénales à l’encontre des auteurs de tels attentats.
La loi américaine permet aux victimes d’attentats terroristes commis à l’étranger de
poursuivre les responsables. Les États parrainant le terrorisme et officiellement
désignés comme tels par le gouvernement américain peuvent également être tenus pour civilement responsables d’actes terroristes contre les États-Unis. La
Turquie, bien évidemment, n’est pas reconnue comme l’un de ces États.
En août, Nitsana Darshan-Leitner, fondateur et
directeur de l’ONG israélienne Shurat
HaDin, un
centre de droit, a écrit une lettre au ministre américain de la Justice, Eric
Holder, pour demander que le gouvernement américain organise une enquête ainsi
que la poursuite et l’extradition d’Al-Arouri depuis la Turquie pour des
charges liées à l’assassinat de Fraenkel.
Avec une action légale comme celle-là, ce n’est
pas la première fois que le nom d’Al-Arouri apparaîtrait dans un procès devant
la cour fédérale. En 2003, trois agents du Hamas avaient été mis en examen à Chicago pour complot et racket. Il
s’agissait du dirigeant politique du Hamas, Mousa Abu Marzook, ainsi que de
Muhammad Salah et Abdelhaleem Ashqar, résidant tous deux à Chicago. Marzook,
alors en Syrie, n’avait jamais été poursuivi. Par contre Salah et Ashqar avaient
finalement été condamnés à des peines de prison pour entrave et atteinte à la
justice.
Dans cette affaire, Al-Arouri avait été cité parmi les « complices du Hamas » dans un acte d’accusation. Cet acte décrivait Al-Arouri comme un haut
dirigeant militaire du Hamas qui avait déjà, au début des années 1990, un rôle
de dirigeant d’une cellule d’étudiants du Hamas à l’Université de Hébron. Il
avait reçu de la part de Salah « des dizaines de milliers de dollars pour développer
des activités en lien avec le Hamas » et qui avaient été utilisés pour
l’achat d’armes destinées à commettre des attentats terroristes.
Al-Arouri apparaît en outre dans un arrêt de la
cour fédérale américaine de 1999 concernant une action en confiscation civile
intentée contre Muhammad Salah. L’arrêt de la cour faisait état d’un voyage
effectué par Salah en 1992 en Israël et dans les territoires palestiniens où il
avait « transféré environ 100.000 dollars à un agent supposé du Hamas,
Salah Al-Arouri qui, aux dires à la fois de Salah et d’Al-Arouri lui-même,
avait l’habitude d’acheter des armes. Al-Arouri aurait admis à des responsables
israéliens avoir donné, en septembre 1992, à un individu nommé Musa Dudin une
partie – environ 45.000 dollars – de l’argent qu’il avait reçu de Salah pour
permettre à Dudin d’acheter des armes. Al-Arouri a également rapporté que Dudin
avait acquis comme prévu ces armes qui avaient ensuite été utilisées dans des
attentats terroristes, notamment un attentat suicide qui avait provoqué, en
octobre 1992, la mort d’un soldat israélien à Hébron. »
Comme l’observe l’arrêt de la cour, cela
faisait partie d’une série d’attentats terroristes « perpétrés avec des
armes et de l’argent fournis par Al-Arouri grâce aux fonds qu’il avait reçus de
Salah », avec pour conséquence la déportation de 415 agents du Hamas au
Liban en décembre 1992.
Comme on l’a dit, Al-Arouri agit ouvertement en
Turquie. La première déclaration reconnaissant la responsabilité du Hamas dans l’enlèvement
de Fraenkel et de deux autres étudiants, est arrivée en août au cours d’une
réunion de religieux musulmans. Sur cette base, selon des responsables
israéliens, Al-Arouri a également ourdi un coup d’État contre le président de l’Autorité
palestinienne, Mahmoud Abbas. Si Al-Arouri réussissait, cela menacerait
gravement la sécurité nationale des États-Unis dans la région.
La loi répressive américaine donne le pouvoir
d’enquêter sur Al-Arouri à propos du meurtre de Fraenkel, l’adolescent
américain. L’incapacité à le faire lui permet de poursuivre ses complots
incessants en vue de tuer des gens en Israël et, peut-être, ses ennemis
palestiniens.
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