par Ravi Kumar
The IPT Blog
19 septembre 2014
Version originale anglaise :
White
House Hosts Syrian Activist Who Sees AQ-Tied Rebels as Moderate
Traduction française : Johan
Bourlard
La Maison Blanche, qui vient de
recevoir l’approbation
du Congrès américain pour l’armement et l’entraînement des groupes rebelles
syriens combattant le redoutable État islamique, a rencontré cette semaine des
représentants syro-américains afin de discuter de la marche à suivre.
Or il s’avère que l’une des personnes
consultées est un défenseur et sympathisant de rebelles syriens liés à
Al-Qaïda.
Mohamad Alla Ghanem, responsable
du Syrian American Council (SAC) en charge des relations avec le gouvernement,
faisait mardi la promo de sa visite à la Maison Blanche sur sa page Facebook.
En novembre dernier, Ghanem
écrivait au sujet d’un voyage effectué à Doha où il a pu rencontrer le cheikh
Yusuf Al-Qaradawi, l’un des guides spirituels des Frères Musulmans qui avait
approuvé les attentats
contre les troupes américaines en Irak et les attentats
suicides contre des Israéliens.
« J’apprécie énormément ce
savant estimé », écrivait Ghanem, « et même j’adore sa jurisprudence.
Je considère cette rencontre comme un grand honneur. Je suis maintenant sur un
nuage. » Pour rappel, Qaradawi avait été interdit
d’entrée sur le sol américain et britannique en raison de son soutien au
terrorisme.
Mais ce n’est pas la seule fois
où Ghanem a encensé les djihadistes.
En décembre 2012, Ghanem a publié
dans le Washington Post un article
dans lequel il reprochait aux États-Unis d’avoir répertorié Jabhat Al-Nosra
parmi les organisations terroristes. Il est clair, écrivait-il, que de nombreux
dirigeants de Jabhat sont idéologiquement en phase avec Al-Qaïda mais tous ses
membres ne partagent pas ce point de vue. De plus le groupe « a remporté
des succès militaires et a fourni une aide importante aux civils. »
Dans un autre article
publié il y a une semaine dans The Hill,
Ghanem a parlé de l’attentat perpétré récemment par l’État islamique et qui a
décapité la direction de l’organisation Ahrar Al-Sham. Cette dernière est
peut-être le « groupe rebelle syrien de la ligne la plus dure ». Fondé
par le représentant personnel en Syrie du dirigeant d’Al-Qaïda Ayman Al-Zawahiri,
le groupe n’en est pas moins le rival de l’État islamique.
Ghanem précisait qu’il ne parlait
pas de cette organisation pour l’approuver mais affirmait que c’était
« une grande honte » que le soutien américain aux rebelles syriens
n’ait pu se faire « par crainte de groupes rebelles comme Ahrar Al-Sham,
alors que les Syriens étaient massacrés par milliers. »
Les défenseurs d’un soutien accru
des États-Unis aux rebelles syriens reconnaissent qu’il est très difficile de
garantir que les armes et l’entraînement ne profitent pas à d’autres groupes radicaux
djihadistes. Et le fait que la Maison Blanche prenne sur ce sujet des conseils
auprès de Ghanem, dont elle a ignoré ou feint d’ignorer les précédentes
déclarations, n’est pas propre à inspirer confiance.
Par ailleurs, l’organisation de
Ghanem, le Syrian American Council, a parrainé la visite de Rateb
Al-Nabulsi, venu l’année dernière aux États-Unis pour collecter des fonds.
Spécialiste syrien du droit islamique, Al-Nabulsi a désigné tous les juifs
comme des cibles légitimes d’attentats suicides. Avec un imam, Osama
Al-Rifai, venu également aux États-Unis lever des fonds avec l’aide du SAC,
Al-Nabulsi siège actuellement au Conseil islamique de Syrie qui a déclaré son
opposition aux frappes aériennes américaines contre l’État islamique.
Lien : http://www.investigativeproject.org/4588/la-maison-blanche-accueille-un-activiste-syrien
Lien : http://www.investigativeproject.org/4588/la-maison-blanche-accueille-un-activiste-syrien
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