par IPT News
IPT News
12 septembre 2014
Version originale anglaise :
Hamas
and the Art of Deception
Traduction française : Johan
Bourlard
Les apologistes du Hamas ont
coutume d’affirmer que celui-ci constitue, depuis sa seule et unique victoire
électorale d’il y a huit ans, un mouvement politique légitime et non une
organisation terroriste.
Le Hamas s’est réellement engagé
dans la voie politique. Et à ce propos, comme le montre un nouveau
reportage de l’armée israélienne, il est passé maître dans l’art politique
de la tromperie.
Sur les réseaux sociaux, le Hamas
diffuse des messages bien différents selon qu’ils sont rédigés en anglais ou en
arabe. Quand il s’adresse en anglais aux Occidentaux, le Hamas minimise
l’idéologie islamiste fondamentaliste qui sous-tend ses objectifs et préfère
mettre en exergue le nationalisme palestinien, comme le montre cette
phrase du leader du Hamas, Khaled Meshaal, citée dans le reportage de
l’armée israélienne : « Le peuple palestinien s’engage pour obtenir
le droit à disposer de sa terre, pour se défendre et lever le siège imposé à
Gaza. »
Quand il s’adresse aux
arabophones, le Hamas invoque
systématiquement les obligations religieuses pour justifier ses attaques.
Le lien renvoie à un hymne dont les paroles sont les suivantes :
« Nous, qui avons prêté allégeance à Mahomet, nous engagerons dans le
djihad aussi longtemps que nous vivrons. »
La charte du Hamas qui a
été traduite en anglais [NdT et en français] invoque des
versets coraniques pour justifier ses objectifs que sont le massacre des juifs
et la destruction d’Israël. Selon le préambule de la charte : « Israël
existe et continuera à exister jusqu’à ce que l’islam l’abroge comme il a
abrogé ce qui l’a précédé ».
Dans son travail de modification des
messages qu’il publie en vue de plaire à la fois aux publics arabophone et
anglophone, le Hamas emprunte une page de l’organisation sœur égyptienne des
Frères musulmans. Comme nous l’avons montré dans un
article publié lors du soulèvement du Printemps arabe en Égypte, la
confrérie a retiré de son site en anglais la partie de ses statuts dans
laquelle se trouve un appel à « l’établissement d’un État
islamique ».
Lorsqu’Oussama Ben Laden a été
tué par des hommes de la marine américaine, la réaction
des Frères en anglais a été de reconnaître que « l’une des raisons
pour lesquelles la violence est utilisée dans le monde a été éliminée. »
Par contre en arabe, le fondateur de l’organisation meurtrière Al-Qaïda était décrit
comme un cheikh et un martyr, deux termes d’honneur, et le raid américain
comparé à un assassinat.
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