The
IPT Blog
29 août 2014
Version originale anglaise : Catholic,
Orthodox Patriarchs Calls for Islamic State’s Destruction
Traduction
française : Johan Bourlard
Le
génocide des chrétiens au Moyen-Orient a incité les patriarches catholiques et
orthodoxes de la région à lancer, ce mercredi, un appel
à une intervention étrangère lors d’une rencontre
au patriarcat maronite au Liban.
Les
forces de l’État islamique ainsi que d’autres groupes djihadistes ont
systématiquement détruit des communautés chrétiennes très anciennes tant en
Syrie qu’en Irak depuis que la guerre civile a éclaté en Syrie en 2012.
« La
communauté internationale ne peut pas rester silencieuse face l’État islamique »
ont dit les patriarches dans une déclaration commune. « Elle devrait éradiquer
tous ces mouvements extrémistes terroristes » et « condamner les
agressions contre les chrétiens et leurs biens. »
Auparavant,
les dirigeants chrétiens étaient peu enclins à encourager une intervention
étrangère dans la guerre civile syrienne. En août 2013, le patriarche melkite
Grégoire III, dont l’Église siège à Damas, avait
reproché le fait qu’une intervention étrangère
en Syrie alimenterait « la haine qui alimente la criminalité, qui alimente
l’inhumanité, qui alimente le fondamentalisme et le terrorisme. »
En
décembre 2011, une première
déclaration émanant de trois des patriarches
catholiques et orthodoxes s’opposait de même à une intervention étrangère.
Les
événements survenus depuis lors les ont poussés à changer leur position,
notamment en raison de l’instauration par l’État islamique d’un impôt de capitation
(djizya),
décrété par le Coran, à la charge des chrétiens vivant en Syrie
et en Irak.
Les chrétiens ont désormais le choix entre le paiement de cette taxe, la conversion
à l’islam ou la mort. Le massacre des chrétiens et la profanation de leurs
églises n’ont fait que forcer davantage la main aux patriarches.
« C’est
l’existence même des chrétiens qui est menacée dans plusieurs pays arabes –
surtout en Irak, en Syrie et en Égypte – où ils sont exposés à des crimes
odieux et forcés de fuir », selon la déclaration des patriarches.
Ces
derniers ont appelé les responsables religieux musulmans à émettre une fatwa
interdisant les agressions contre les chrétiens tout en qualifiant leur silence
de « douloureux ». Le Conseil de sécurité des Nations unies doit assumer
ses responsabilités dans « l’éradication » de l’État islamique sous
peine de voir les souffrances des chrétiens se poursuivre, ont-ils ajouté.
Une
incursion récente de l’État islamique au Liban, un pays marqué par une guerre
civile interconfessionnelle de 15 ans dans les années 1970 et 1980, a encore
renforcé l’inquiétude des patriarches.
« Nous
rejetons l’extrémisme religieux au Liban. Le Liban est un pays ouvert à tous et
non un pays divisé en différents émirats religieux », ont-ils dit.
Selon
la constitution libanaise, le président doit être catholique maronite mais la
fonction présidentielle est vacante depuis que le mandat de Michel Sleiman a
pris fin, le 25 mai.
Une
série
de tweets publiés jeudi par un partisan de
l’État islamique montre que le Liban demeure dans la ligne de mire des
terroristes qui ont l’intention de forcer les chrétiens du pays à payer la djizya ou à fuir en France.
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